Peut-on déduire des variations dans les approches recommandées ou les défis rencontrés en fonction du secteur d’intervention (agriculture, santé, microfinance, etc.) ?
Il est possible de déduire des variations significatives dans les approches recommandées ou les défis rencontrés en fonction du secteur d’intervention, comme l’agriculture, la santé, la microfinance, etc., en se basant sur les informations contenues dans les sources. Les textes mettent en lumière des spécificités sectorielles qui influencent les stratégies de financement et les obstacles rencontrés par les organisations de développement (OD) et les organisations non gouvernementales (ONG).
SECTEUR DE L’AGRICULTURE #
Dans le secteur agricole, plusieurs approches et défis spécifiques sont soulignés :
- Accès au crédit : L’accès au crédit pour l’agriculture familiale est une problématique aux multiples facettes. Les paysans, même regroupés en coopératives, ont peu d’accès au crédit auprès des banques classiques pour développer leurs projets. Les banques au Sud sont souvent des copies conformes de celles du Nord, inadaptées aux structures économiques du Sud, où il n’y a pas le même tissu de petites, moyennes et grandes entreprises ni une large couche de salariés consommateurs. La manière de présenter, de distribuer et de collecter les crédits agricoles est à repenser.
- Banques de céréales : La création de banques de céréales villageoises ou intervillageoises est une stratégie spécifique au secteur agricole pour la sécurité alimentaire et le gain collectif. Elles gèrent des stocks de céréales constitués par les membres ou par des apports extérieurs et peuvent revendre ou prêter au moment de la soudure. Le succès dépend d’une politique adaptée aux campagnes déficitaires ou excédentaires.
- Commercialisation et marchés : Les organisations de développement dans l’agriculture sont encouragées à se regrouper pour accéder aux marchés nationaux et internationaux et devenir des exportateurs ou distributeurs reconnus. Le problème actuel est que la priorité des gouvernements a souvent été donnée aux cultures d’exportation, dont les marges bénéficiaires sont accaparées par les multinationales, tandis que l’Afrique importe encore trop de produits de consommation courante qui pourraient être produits localement.
- Microcrédit : Le microcrédit peut être intéressant, mais il favorise principalement les investissements à caractère social. Pour le financement d’activités économiques agricoles plus importantes et la création d’entreprises agricoles, il est recommandé de s’adresser aux banques alternatives ou d’épargne et de crédit.
- Évaluation des besoins de crédit rural : L’approche de FADES pour évaluer les besoins de crédit rural prend en compte les aspects techniques (terres, bétail), économiques et financiers (rentabilité, endettement), commerciaux, la participation féminine et le respect de l’environnement. L’évaluation favorable dépend souvent de la capacité du groupe demandeur à répondre aux questions précises sur le projet sans l’intervention de techniciens extérieurs.
- Risques spécifiques : L’agriculture est un secteur où les risques sont élevés, notamment les catastrophes naturelles. Les bénéfices réalisés dans des secteurs à faibles risques peuvent être utilisés pour couvrir ces risques agricoles. Des garanties contre les risques spécifiques à l’agriculture (ex: mortalité du bétail, sécheresse) peuvent influencer les délais de remboursement des prêts.
- Fonds d’intervention pour jeunes agriculteurs : Des initiatives comme celle proposée au Conseil général visent à créer des fonds pour l’installation de jeunes agriculteurs qui ne trouvent pas d’autres financements en raison du type d’agriculture (biologique), de la taille du projet, du manque de caution ou de différends idéologiques.
SECTEUR DE LA SANTÉ (DISPENSAIRES) #
Bien que la santé ne soit pas explicitement détaillée comme un secteur bénéficiant d’approches financières spécifiques dans les mêmes termes que l’agriculture, les besoins sociaux, incluant les dispensaires, sont mentionnés. Les défis financiers pour la santé pourraient être liés à la couverture des coûts de fonctionnement, à l’acquisition d’équipements médicaux, et à la pérennisation des services, nécessitant potentiellement des modèles de financement basés sur des subventions, des assurances mutuelles de santé au niveau communautaire, ou la vente de services si possible.
SECTEUR DE LA MICROFINANCE #
La microfinance est elle-même un outil et un secteur d’intervention qui a ses propres approches et défis :
- Institutions de microfinance : Des exemples comme la Grameen Bank au Bangladesh et la Bank Rakkiat en Indonésie montrent des modèles de banques formelles et professionnelles qui octroient des microcrédits avec des taux de remboursement élevés, basés sur des groupes de caution solidaire et une période d’épargne préalable.
- Objectifs du microcrédit : Le microcrédit est souvent plus adapté aux investissements à caractère social qu’au financement de grandes entreprises. Il peut aider les familles à améliorer leurs revenus et à sortir de la pauvreté. Cependant, son effet démultiplicateur sur le développement économique (création de PME) est encore débattu.
- Taux d’intérêt : La fixation des taux d’intérêt dans les mécanismes de microfinance locaux doit permettre de rémunérer l’épargne et d’assurer l’autofinancement du système grâce à la marge entre les taux sur l’épargne et les prêts. Les taux effectifs peuvent varier considérablement.
- Risques dans la microfinance : Les risques de non-paiement doivent être couverts par des mécanismes comme la caution solidaire. La pression sociale au sein des groupes peut également être un moyen efficace d’encourager le remboursement. Des outils d’analyse de risque, comme ceux utilisés par SOINTRAL, cherchent à établir des profils de risque des emprunteurs.
- Développement de réseaux d’épargne et de crédit : La mise en place de tels réseaux nécessite une démarche structurée, incluant l’élaboration d’un dossier, la consultation des partenaires, et des sessions de formation-réflexion sur l’institutionnalisation. Des questions clés concernent l’adhésion, le capital social, la taille, la structuration interne, et les pouvoirs de décision et de contrôle.
AUTRES SECTEURS (EMPLOI, HABITAT) #
- Emploi des jeunes : Le BIT/OIT mène des actions dans le domaine de l’emploi des jeunes en Afrique, incluant l’assistance technique aux gouvernements, le plaidoyer et le développement de connaissances, avec un budget important alloué à des projets de coopération technique dans divers pays. Les domaines d’intervention varient mais incluent les services de conseil en politique de l’emploi et l’accès au financement de la législation sur l’emploi des jeunes.
- Habitat : Les organisations sociales liées à l’habitat sont mentionnées comme ayant des besoins financiers spécifiques. Le financement de l’habitat peut nécessiter des approches telles que des prêts immobiliers à long terme, des systèmes d’épargne-logement, ou des partenariats avec des institutions financières spécialisées.
DÉFIS TRANSVERSAUX ET ADAPTATIONS SECTORIELLES #
Plusieurs défis et adaptations traversent différents secteurs :
- Inadéquation du système bancaire classique : Le système bancaire actuel est souvent inadapté aux besoins de financement du développement local, qu’il s’agisse d’agriculture, de micro-entreprises ou d’autres secteurs. Il est nécessaire d’innover et de repenser l’accès au crédit.
- Importance de l’épargne locale : Mobiliser l’épargne locale est crucial pour l’autonomie financière dans divers secteurs, que ce soit à travers des caisses d’épargne et de crédit ou d’autres formes d’épargne communautaire.
- Nécessité de garanties : L’accès au crédit est souvent lié à la capacité de fournir des garanties, ce qui est un défi majeur pour les populations pauvres et les petites organisations dans tous les secteurs. Les fonds de garantie peuvent jouer un rôle essentiel pour faciliter cet accès.
- Développement intégré : Le développement doit être intégré et ne pas se limiter à l’addition d’actions sectorielles isolées. La programmation et la planification doivent associer les représentants des populations locales.
- Rôle des organisations d’appui : Les organisations d’appui peuvent jouer un rôle crucial en facilitant l’accès au financement, en fournissant une assistance technique adaptée aux spécificités de chaque secteur, et en aidant à la professionnalisation des acteurs locaux.
En conclusion, les sources mettent clairement en évidence que les approches recommandées et les défis rencontrés varient en fonction du secteur d’intervention. L’agriculture, par exemple, requiert des stratégies spécifiques liées à la production, à la commercialisation, aux risques agricoles et à l’adaptation des systèmes de crédit. La microfinance, en tant que secteur dédié, a ses propres modèles et défis en termes d’échelle, de taux d’intérêt et de gestion des risques. D’autres secteurs comme la santé et l’habitat, bien que moins détaillés, ont des besoins sociaux et financiers distincts. Cette différenciation sectorielle est essentielle pour élaborer des stratégies de financement efficaces et adaptées aux réalités de chaque domaine d’intervention.