Quelles stratégies de financement (diversification, génération de revenus propres, philanthropie locale, etc.) et quels modèles économiques (entreprise sociale, modèle hybride, etc.) sont documentés comme étant mis en œuvre par les ONG/OSC africaines pour renforcer leur autonomie stratégique, et quelles sont les preuves de leur efficacité ou de leurs limites ?
Plusieurs stratégies de financement et modèles économiques sont mentionnés dans les sources comme potentiellement mis en œuvre ou recommandés pour renforcer l’autonomie stratégique des ONG/OSC africaines.
STRATÉGIES DE FINANCEMENT #
- Diversification des sources de financement : Cette stratégie est fortement encouragée comme un moyen d’assurer un modèle économique pérenne et de réduire la dépendance à une poignée de bailleurs de fonds internationaux, souvent étrangers. Les sources mentionnent spécifiquement :
- Fonds régionaux : Ils sont présentés comme une modalité alternative qui finance les OSC de la région en les soumettant potentiellement à moins de critères sélectifs.
- Financement privé : Bien que pratiquement absent actuellement pour les OSC locales, le financement par des fondations d’entreprises, de banques ou gérées par des personnalités est identifié comme ayant des avantages potentiels, notamment pour contourner les procédures des bailleurs publics. Cependant, des risques de dépendance et d’ingérence sont également soulignés.
- Financement participatif (crowdfunding) : Mentionné comme une modalité alternative permettant aux OSC de gagner en autonomie. Des plateformes de financement participatif axées sur l’Afrique existent.
- Philanthropie locale : Bien que les bailleurs de fonds internationaux restent prédominants, une diversification vers la philanthropie locale est souhaitable pour financer des projets plus durables.
- Financements publics nationaux : Les autorités étatiques d’Afrique centrale sont encouragées à allouer un soutien financier adapté aux spécificités des OSC. Cependant, ce financement reste marginal par rapport aux bailleurs internationaux.
- Partenariats avec des entreprises privées : Bien que l’accès soit limité, le financement direct par des entreprises est une possibilité, car leur image peut être affectée par leurs investissements sociaux.
- Génération de revenus propres : Les sources ne détaillent pas spécifiquement les mécanismes de génération de revenus propres mis en œuvre par les ONG/OSC africaines. Cependant, le concept d’entreprise sociale (mentionné comme un modèle économique ci-dessous) implique une génération de revenus par des activités commerciales.
- Travail en réseau et consortiums : La priorisation du travail en réseau est encouragée pour le renforcement des capacités, éviter la concurrence, et augmenter la visibilité et la légitimité auprès des bailleurs. La mise en place de consortiums est également recommandée pour répondre aux appels à projets et obtenir la gestion de financements plus conséquents. Le dispositif Initiatives OSC (IOSC) de l’AFD encourage les consortiums entre OSC locales et ONG françaises.
- Valorisation de la visibilité et de la crédibilité : Développer une forte visibilité par la production de rapports financiers, une présence numérique et la participation aux réseaux de droits humains est vu comme un indicateur de crédibilité et d’attractivité pour les partenaires financiers.
MODÈLES ÉCONOMIQUES #
- Entreprise sociale : Bien que non explicitement défini comme un modèle dominant dans les sources pour les ONG/OSC africaines, l’idée de financements privés et l’existence de plateformes de financement participatif pour des initiatives innovantes suggèrent un intérêt potentiel pour des modèles générant des revenus propres tout en poursuivant une mission sociale. Le rapport mentionne que le capital-investissement et le capital-risque soutiennent des entreprises du secteur privé dont l’activité crée des emplois et contribue au développement. Certaines initiatives de finance verte ciblent des PME à fort impact.
- Modèle hybride : Les sources ne décrivent pas explicitement des “modèles hybrides”, mais la forte dépendance aux financements externes combinée aux recommandations de diversification suggèrent que de nombreuses OSC fonctionnent déjà avec un modèle cherchant à combiner différentes sources de revenus (subventions internationales, potentiellement des fonds publics limités, et des tentatives de diversification vers le privé ou le financement participatif). L’évolution constatée dans le dispositif IOSC de l’AFD, qui encourage les consortiums entre ONGI et OSC locales pour ensuite permettre aux OSC locales de devenir autonomes, pourrait être vue comme une transition vers un modèle plus autonome.
PREUVES D’EFFICACITÉ OU DE LIMITES #
Les sources fournissent davantage d’informations sur les défis et les recommandations que sur des preuves concrètes de l’efficacité à grande échelle de ces stratégies et modèles pour l’autonomie stratégique des ONG/OSC africaines. On peut néanmoins noter :
- La diversification des financements est présentée comme une condition nécessaire pour la pérennisation financière, mais son adoption reste limitée, avec une prédominance des bailleurs internationaux. Le manque de ressources humaines est parfois cité comme un frein à la diversification.
- Les consortiums sont encouragés et le dispositif IOSC de l’AFD est mentionné comme ayant permis le développement d’ONG locales, suggérant une certaine efficacité de cette approche pour le renforcement des capacités et l’accès à des financements plus importants.
- Le financement privé est encore très peu exploitable, limitant son impact actuel sur l’autonomie financière des OSC locales.
- La visibilité est reconnue comme un atout pour attirer des financements, mais son acquisition peut être difficile pour les petites OSC en raison de ressources limitées.
En conclusion, les stratégies de diversification du financement, le travail en réseau et en consortiums, ainsi que le renforcement des capacités internes sont identifiés comme des pistes importantes pour accroître l’autonomie stratégique des ONG/OSC africaines. Cependant, les preuves concrètes de l’efficacité à grande échelle de modèles économiques alternatifs comme l’entreprise sociale, ou de la pleine exploitation de la philanthropie locale et du financement privé, sont encore limitées dans les sources fournies. Les défis liés à la dépendance aux bailleurs internationaux et aux contraintes externes persistent.