La littérature met-elle en évidence des variations significatives dans les approches, les défis ou les succès en matière d’autonomie stratégique selon la taille de l’organisation, le secteur d’intervention, la région géographique (ex: Afrique francophone vs anglophone) ou le contexte national ?
La littérature met en lumière des disparités notables dans les approches, les obstacles rencontrés et les réussites observées en matière d’autonomie stratégique des ONG et OSC africaines, selon divers facteurs contextuels, au premier rang desquels figurent la région géographique et le cadre national dans lequel elles évoluent.
En ce qui concerne la région géographique, la source indique une sous-performance des pays en développement, en particulier ceux de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), en termes de nombre d’ONG dotées du statut consultatif auprès de l’ECOSOC par rapport à la population. Par exemple, l’indice du nombre d’ONG par million d’habitants est de 0,41 pour la région MENA, contre 1,35 pour l’Europe. De plus, la participation quantitative des ONG de la région MENA aux réunions et conférences de l’ECOSOC de 2001 à 2008 était dominée par un petit nombre de pays d’Afrique du Nord (Maroc, Égypte et Iran), représentant 51 % du total. La source souligne que les restrictions du système juridique et politique sont un obstacle majeur à la participation des ONG de la région MENA aux activités des Nations Unies. La source met en avant le rôle du contexte politique, économique et social national dans l’efficacité de la société civile, suggérant que des contextes plus favorables permettraient aux ONG de clarifier leur vision, leurs stratégies et d’obtenir un meilleur soutien des populations.
Bien que la source se concentre sur les ONG africaines en général, elle ne fait pas de distinction explicite entre les régions francophone et anglophone en termes d’autonomie stratégique. Cependant, l’exemple de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) en Côte d’Ivoire, qui est le seul marché financier régional entièrement intégré en Afrique et qui couvre huit pays d’Afrique de l’Ouest francophone, suggère que des initiatives d’intégration régionale dans les pays francophones pourraient offrir des opportunités spécifiques pour renforcer l’autonomie financière par le biais de marchés de capitaux régionaux.
En ce qui concerne le contexte national, la source souligne qu’une ONG doit être suffisamment autonome et indépendante du contrôle gouvernemental direct pour être reconnue comme une organisation à but non lucratif. La source mentionne également que la prévalence d’États faibles et de marchés en déclin en Afrique a conduit à la prolifération d’ONG comme seule alternative pour promouvoir le développement à la base. La source met en évidence le rôle clé du contexte politique, économique et social d’une nation dans l’efficacité de sa société civile, ce qui influence indirectement leur capacité à atteindre l’autonomie stratégique. Les restrictions des systèmes juridique et politique sont citées comme des obstacles à la participation des ONG aux activités internationales, ce qui peut limiter leur capacité à diversifier leurs partenariats et leurs sources de financement.
La taille de l’organisation et le secteur d’intervention ne sont pas explicitement traités sous l’angle de l’autonomie stratégique dans les sources fournies. Cependant, on pourrait inférer que des organisations plus grandes pourraient avoir plus de ressources pour diversifier leurs financements et explorer de nouveaux modèles économiques. De même, le secteur d’intervention pourrait influencer les types de financement disponibles (par exemple, les ONG de santé pourraient avoir accès à des financements spécifiques pour la santé). Néanmoins, ces aspects ne sont pas directement étayés par les textes.
En résumé, la littérature met en évidence des variations significatives en matière d’autonomie stratégique principalement en fonction de la région géographique (notamment la région MENA), où des défis spécifiques liés au contexte politique et juridique sont soulignés, et du contexte national, qui influence l’environnement dans lequel les ONG opèrent et leur capacité à être autonomes du gouvernement et à mobiliser des ressources.