Le rôle vital des organisations non gouvernementales (ONG) dans le développement de l’Afrique est indéniable. Elles interviennent dans des secteurs cruciaux, palliant les insuffisances des services publics et plaidant en faveur des populations marginalisées. Pour que ces organisations puissent mener à bien leurs missions et avoir un impact durable, la pérennité de leur financement est essentielle.
Cependant, de nombreuses ONG locales sont confrontées à une dépendance précaire à l’égard de financements externes imprévisibles, ce qui engendre une incertitude constante quant à leur avenir. Cette dépendance à l’égard de financements à court terme peut même entraîner une déviation de leur mission initiale, les poussant à rechercher des fonds disponibles plutôt qu’à se concentrer sur les besoins fondamentaux de leurs communautés.
En effet, les financements des donateurs sont souvent assortis de mandats et de calendriers spécifiques. Pour obtenir ces fonds, les ONG peuvent être tentées d’adapter leurs programmes aux priorités des donateurs, négligeant potentiellement les besoins les plus urgents de leurs communautés locales, créant ainsi un décalage entre la mission originelle de l’ONG et ses activités actuelles.
L’autonomie financière, dans le contexte des ONG africaines, se définit comme la capacité à générer une part significative de leurs coûts opérationnels par des moyens diversifiés et durables, allant au-delà d’une dépendance totale aux subventions. Cette autonomie se manifeste sur un spectre allant d’une indépendance partielle à une indépendance quasi complète. L’objectif de ce rapport est de présenter des études de cas d’ONG africaines qui ont réalisé des progrès notables vers cette autonomie financière. Il analysera les stratégies qu’elles ont mises en œuvre et les facteurs qui ont contribué à leur succès, afin d’offrir des perspectives et des recommandations utiles à d’autres ONG en Afrique.