Trouve-t-on dans ces ouvrages une discussion sur les différentes formes ou degrés d’autonomie considérés comme souhaitables ou réalistes ?

Pour répondre à la question portant sur l’existence d’une réflexion autour des formes ou degrés d’autonomie jugés souhaitables ou réalistes, on retrouve effectivement dans ces ouvrages plusieurs éléments d’analyse pertinents.

Plusieurs sources mettent en lumière que l’autonomie financière est un objectif souhaitable et même nécessaire pour la pérennité et l’indépendance des ONG et OD. L’ouvrage “Renforcer l’Autonomie Financière” est entièrement dédié à cette question et explore un “modèle de financement alternatif pour cheminer vers l’autonomie financière”. Ce modèle repose sur la constitution de réserves et d’un capital propre, ainsi que sur la création de revenus à partir des activités de l’organisation.

Cependant, les auteurs sont également réalistes quant au niveau d’autonomie atteignable et reconnaissent la dépendance actuelle de nombreuses organisations à l’égard de l’aide internationale. Fernand Vincent souligne dans le “Manuel de recherche de financement et de gestion financière” que 95% des ONG du Sud dépendent de l’aide et disparaîtraient si elle s’arrêtait. Dès lors, l’approche prônée est souvent celle d’un renforcement progressif de l’autonomie financière tout en bâtissant un partenariat avec les agences d’aide.

Différentes formes ou degrés d’autonomie sont implicitement abordés :

Autonomie financière relative : Il s’agit de réduire progressivement la dépendance à l’aide extérieure en diversifiant les sources de financement et en développant des revenus propres. Les manuels proposent des outils et des stratégies pour atteindre cet objectif, tels que la création de fonds rotatifs, le développement d’activités économiques, et la mobilisation de l’épargne locale.

Autonomie institutionnelle et politique : L’autonomie financière est présentée comme un élément clé de l’autonomie institutionnelle et politique, permettant aux organisations populaires du tiers monde de renforcer leur pouvoir d’expression et de décision. Cela implique de ne pas seulement être indépendant financièrement, mais aussi de pouvoir définir ses propres priorités et stratégies sans être dicté par les agendas des donateurs.

La question de l’indépendance totale : Le “Manuel de recherche de financement et de gestion financière” soulève la question de savoir s’il est réellement possible d’être totalement indépendant et jusqu’à quelle limite cette indépendance doit aller face à l’interdépendance nécessaire. Cette interrogation suggère une reconnaissance que l’interdépendance et les partenariats peuvent être importants, même dans la recherche d’autonomie.

L’ouvrage “Renforcer l’autonomie financière” met en avant que l’aide internationale doit évoluer pour soutenir l’autonomie des associations de développement, en planifiant avec elles la “fin de l’aide” et en les aidant à créer leurs propres revenus et réserves. Ceci implique un changement dans la manière dont l’aide est fournie, en passant du financement de “projets” au soutien du développement institutionnel des partenaires.

En résumé, les ouvrages reconnaissent l’importance et la souhaitabilité de l’autonomie financière, institutionnelle et politique pour les ONG et OD. Ils adoptent une perspective réaliste en reconnaissant la dépendance actuelle et proposent des stratégies pour un renforcement progressif de cette autonomie, tout en soulignant la complexité et les nuances de la notion d’indépendance totale dans un contexte d’interdépendance.

What are your feelings
Updated on 15 avril 2025