La littérature met-elle en évidence des variations significatives dans les approches, les défis ou les succès en matière d’autonomie stratégique selon la taille de l’organisation, le secteur d’intervention, la région géographique (ex: Afrique francophone vs anglophone) ou le contexte national ?
La littérature met en évidence des variations significatives dans les approches, les défis ou les succès en matière d’autonomie stratégique en fonction de plusieurs facteurs, notamment la taille de l’organisation et le contexte national.
En ce qui concerne la taille de l’organisation, les sources soulignent que les OSC de petite taille sont particulièrement désavantagées en Afrique centrale. Elles se retrouvent confrontées à d’importants défis pour accéder aux différentes opportunités de financement qui existent, principalement en raison du manque de personnel hautement qualifié et de la faiblesse de leurs structures et mécanismes de gouvernance. De plus, les critères imposés par les bailleurs de fonds sont souvent plus contraignants pour ces petites OSC. Ces critères incluent l’obligation de respecter les thématiques proposées par les bailleurs même si elles ne correspondent pas entièrement à leur domaine d’action initial, la nécessité de prouver une bonne structuration avec du personnel qualifié (alors qu’elles en manquent souvent), et l’exigence d’une expérience financière dans la gestion de grands financements. L’obtention de la preuve d’une existence légale, comme le récépissé de déclaration, peut également être très difficile selon le contexte national.
Concernant le secteur d’intervention, les sources indiquent que le financement du secteur des droits humains varie en fonction des pays. De plus, les bailleurs de fonds ont tendance à financer des secteurs qui ne sont pas nécessairement les priorités des OSC des pays dans lesquels ils interviennent. Cela suggère que les OSC opérant dans des secteurs moins privilégiés par les bailleurs pourraient rencontrer plus de difficultés à atteindre l’autonomie stratégique en raison d’un accès limité aux financements.
En matière de région géographique, les sources ne fournissent pas de comparaison directe entre l’Afrique francophone et anglophone en termes d’autonomie stratégique des ONG/OSC. Cependant, il est mentionné que le Congo-Brazzaville (pays francophone) offre certaines opportunités de financement pour le secteur des droits humains via l’ambassade de France, bien que l’accès reste limité. Le rapport se concentre sur l’Afrique centrale, qui comprend des pays francophones, et les défis décrits semblent largement applicables dans cette sous-région. L’étude de la BEI note que l’Afrique du Nord et l’Afrique australe ont mis en œuvre le plus grand nombre de mesures de soutien au secteur financier pendant la crise du COVID-19, ce qui pourrait indiquer des variations régionales dans le soutien gouvernemental ayant un impact indirect sur la stabilité financière des OSC. L’analyse des secteurs bancaires par sous-région (Afrique du Nord, de l’Ouest, Centrale, de l’Est, Australe) dans le rapport de la BEI révèle des différences dans la profondeur financière et l’accès au crédit pour le secteur privé, ce qui pourrait influencer les capacités de levée de fonds des OSC auprès d’acteurs locaux.
Le contexte national apparaît comme un facteur déterminant. Les difficultés pour obtenir la preuve d’une existence légale et la variation des opportunités de financement selon les pays illustrent l’influence du contexte national. De plus, la réponse des secteurs financiers et des autorités publiques à des crises comme celle de la COVID-19 a varié selon les régions et les pays, ce qui a pu impacter différemment la capacité des OSC à accéder à des ressources financières et à renforcer leur autonomie stratégique dans divers contextes nationaux. L’étude de la BEI détaille l’état des secteurs financiers dans diverses régions africaines, soulignant que le niveau de développement du marché du crédit et les obstacles au financement varient considérablement d’un pays à l’autre, affectant potentiellement les opportunités de financement local pour les OSC.
En résumé, les sources mettent en lumière des variations significatives dans les défis d’autonomie stratégique principalement en fonction de la taille de l’organisation (les petites OSC étant plus vulnérables) et du contexte national (réglementations, opportunités de financement variables). Des différences liées au secteur d’intervention sont également suggérées, tandis qu’une comparaison directe entre l’Afrique francophone et anglophone n’est pas explicitement traitée dans les sources fournies.