Le décret de l’administration Trump gelant l’aide américaine en janvier 2025 a provoqué un séisme, révélant de manière brutale l’extrême vulnérabilité des organisations africaines (ONG, OSC, associations) dépendantes des financements externes. Cette crise, véritable “arme politique”, percute de plein fouet la réflexion sur l’autonomie financière et prouve que la dépendance est un piège mortel.
Impacts Dévastateurs Immédiats :
L’arrêt est brutal : des projets vitaux ferment leurs portes du jour au lendemain. Des cliniques traitant le VIH (comme en Afrique du Sud), des programmes d’aide alimentaire d’urgence (ACF contraint de stopper 50 projets), ou encore des bureaux du PAM sont étranglés financièrement.
Le coût humain est effroyable : des millions de vies sont directement menacées. L’ONU SIDA alerte sur 6,3 millions de décès potentiels supplémentaires dus au VIH. ACF ne pourra plus traiter 1,5 million de personnes de la malnutrition, dont 800 000 enfants en danger de mort. La quête de justice pour les victimes de crimes de masse est aussi sacrifiée, avec des projets cruciaux paralysés au Liberia, en Syrie ou en Colombie. survivre” devient le maître-mot.
Avenir Incertain et Confiance Brisée :
Au-delà du présent, l’avenir de la coopération est otage. La “réévaluation” annoncée fait craindre une aide politisée, hostile à la diversité et aux droits des minorités ou des femmes. La méfiance s’installe : comment accepter une aide qui pourrait demain servir des objectifs politiques étrangers ? De nombreuses organisations pourraient refuser ce type de financement à l’avenir.
Compenser le retrait massif du premier bailleur mondial s’avère illusoire ; ni les autres gouvernements ni la philanthropie ne peuvent combler ce vide rapidement.
Confirmation d’une Crise Systémique :
Cette crise met aussi en lumière les critiques préexistantes, comme celles soulignées par Niagalé Bagayoko, sur un modèle d’aide extérieure souvent coûteux, déconnecté des réalités locales et aux faibles retombées pour les populations. Le gel américain expose la faillite d’un système. Des efforts d’adaptation nationaux, comme au Cameroun, montrent la voie nécessaire de la prise en main locale, mais l’ampleur du choc dépasse les capacités actuelles.
Conclusion : L’Urgence de l’Autonomie
Ce choc brutal doit être un électrochoc salutaire. Il démontre les dangers mortels de la dépendance. Face à ce désastre, la seule réponse stratégique est d’accélérer la marche vers une véritable autonomie financière. Il est impératif de diversifier les sources, mais surtout de mobiliser les ressources locales, développer des activités économiques propres, renforcer les capacités de gestion et bâtir des institutions financières africaines. L’heure n’est plus à la lamentation, mais à l’action résolue pour construire l’indépendance et maîtriser notre propre développement.
Paul Gabriel FOLEU (Synthèse)
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